Frigide Barjot en Croatie | Glas Brotnja, 29 août 2013

Quand il y a quinze ans en France fut voté le PACS (Pacte Civil de Solidarité), l'une des personnalités médiatiques qui s'était à l'époque prononcée vigoureusement pour était Frigide Barjot (de son vrai nom Virginie Tellenne), journaliste, écrivain, publicitaire, spécialiste avec son mari de l’ironie, de la satire et du sarcasme. Quand il y a dix ans elle se convertit à Lourdes, elle n'abandonne pas pour autant talons, minijupes et sa « grande gueule », mais commence à mettre tout cela au service d’autres fins. En avril 2009, par exemple, elle rassemble 32 000 signatures pour soutenir le Pape suite à ses propos sur le préservatif (NDLR : le « Benoithon »).

Entre des conférences à Dubrovnik et son retour par avion à Paris en août, Frigide Barjot a souhaité aller à Medjugorje pour une courte mais intense visite : messe le soir, montée nocturne la colline des apparitions, adoration, un peu de repos puis déjà le départ.

Les manifestations contre le «mariage pour tous»

Lorsque le président français nouvellement élu en 2012 a annoncé son intention de légaliser la «mariage pour tous» qui donne aux couples homosexuels les mêmes droits que les hétérosexuels, Frigide Barjot s'est lancée dans l'organisation d'une opposition la plus large possible, faite d'horizons socio-politiques très différents, et elle rencontra une mobilisation massive. Les manifestations à Paris et dans toute la France ont réuni plusieurs millions de personnes. Le but de ces événements était d'empêcher l'adoption de cette loi de «mariage pour tous». La loi n’a pas été repoussée, la mobilisation n’a pas atteint son objectif, mais elle a levé des millions de personnes.

«Nous devons seulement démêler ce qui est embrouillé, éclaircir ce qui est confus, » dit Frigide Barjot. Si la loi est passée, le combat dans sa globalité se joue maintenant à un niveau supérieur, il s'agit d'inscrire le mariage entre un homme et une femme dans la Constitution. Si cette définition du mariage entre dans la Constitution, la loi du «mariage pour tous» tombe automatiquement. Le mariage de nouveau réservé aux couples de sexe différent, l'État devra alors mettre en place une loi spéciale pour les couples homosexuels, adaptée à leurs besoins spécifiques.  « La relation homosexuelle est par nature stérile, on ne peut donc lui conférer droits qui ont trait aux enfants, »  explique-t-elle. La loi « Mariage pour Tous » est fruit de l'idéologie du genre et tire un trait sur la différence des sexes.

Une action au niveau européen

Frigide Barjot veut maintenant faire pression sur les candidats pour les prochaines élections (dont les européennes en 2014, ainsi que les élections locale française, municipales en 2014, parlementaires et présidentielles en 2017) afin de faire valoir des points spécifiques :

1/ Entrer dans la Constitution la définition du mariage entre un homme et une femme

2/ Placer les droits des enfants au-dessus de tous les autres droits

3/ L’adoption de l’union civile spécifique pour les couples de même sexe

4/ Garantir le droit à la liberté de conscience

Dans le même temps, il veut porter ces questions au niveau européen et coopérer avec les organisations qui défendent des initiatives similaires dans d'autres pays.

« Je catholique sans en avoir l'air »

Frigide Barjot est mariée et mère deux enfants. Elle connaît une conversion à Lourdes en 2004. Sa foi s’approfondit dans la lecture et l’écoute de Jean-Paul II et Benoît XVI. A l'époque elle travaille en faisant des « caméra cachée » pour l’une des émissions les plus regardé en France. Une fois elle arrive même au travail avec un T-shirt avec l’image de Benoît XVI qui disait: «Touche pas à mon pape ! », ses collègues pensent qu'il s'agit une de ses habituelles blagues, mais pas du tout, Frigide a changé ! Un jour, le producteur lui demande de faire une caméra cachée dans lequel une religieuse va chercher un emploi dans un sex-shop (!) afin de banaliser le voile islamique. Elle répond qu’il est trop facile de se moquer de l'Église catholique pour parler de voiles musulmans. Malgré ses réticences, le producteur insistait sur son idée. A cela, Frigide déclara : «Je suis catholique et je ne fais pas cela». Elle perd alors son travail. Mais ses énergies créatives commencent alors à s'investir dans d’autres domaines.

L'Église doit aider les nouveaux pauvres de notre temps

Frigide Barjot a visité Medjugorje accompagnée de Clément Borioli, un membre du collectif « Homovox ». Il semble que l’initiative française soit en fait née à Medjugorje : voyant que les associations LGBT agressives n’exprimaient pas les opinions de toutes les personnes avec des tendances homosexuelles et que qui pensaient autrement n'avaient de toute façon pas de place pour s'exprimer, une femme (qui a des amis dans ces milieux), est venue à Medjugorje et y a eu l’idée d’ouvrir un portail internet où pourrait se faire entendre une voix différente, Homovox.

Il veut agir comme un pont entre l’église et les personnes avec des tendances homosexuelles pour briser le silence face aux gouvernements, et afin que l’Eglise organise un travail pastoral pour ces personnes et puisse les sortir de ce carcan des organisations LGBT. Dans la situation actuelle, ces personnes avec leurs questions et leurs problèmes n'ont nulle part où aller autre part que dans les organisations LGBT, ce qui est mauvais pour eux. Il estime que les prêtres ont besoin d’une formation spéciale pour être en mesure de faire face à ces questions et à ces problèmes. Il dit que les personnes ayant des tendances homosexuelles sont les nouveaux pauvres de notre temps et que l'Église doit les aider.

 

Voir l’article original en croate : Frigide Barjot: ‘Sada treba raspetljati ono što se zapetljalo'